• Caligula

    Opéra de Eric Boulenger : Caligula, d'après le texte d'Albet Camus.
    Film réalisé seul en 7 ans. Musique, sons, image et acteur : Eric boulenger.
    durée du film en intégral : environ 2h45

     

    acte 3 scène 2

     

    Acte 3 scène3

     

     Acte 2 scène 5

     

     

     acte 2 scène 10

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    En réalisant seul ce drame, j'ai pu goûter ainsi à la liberté, à la puissance et au pouvoir du créateur :
    " ...L'erreur de tous ces hommes, c'est de ne pas croire assez au théâtre. Ils sauraient sans cela qu'il
    est permis à tout homme de jouer les tragédies célestes et de devenir Dieu. Il suffit de se durcir le cœur. " (Acte III scène II).

    Une seule contrainte incontournable : le texte qu'Albert Camus m' impose comme le drame s'impose à Caïus.
     
       Au premier acte j'ai vécu l'euphorie, l'ambition d'atteindre la démesure : réaliser seul un film opéra!
    " ...il s'agit de rendre possible ce qui ne l'est pas" (Acte I scène IX). Je voulais m'inviter "...à une fête sans
    mesure, à un procès général, au plus beau des spectacles." ( Acte I scène XI). Une année de travail.

       Au second, comme Caïus qui expérimente et joue avec son pouvoir, je me suis amusé au metteur en scène,
    au musicien, à l'acteur, à la toute-puissance de l'image en mouvement pénétrée de musique, comme un despote,
    sans me soucier du bon goût, ni me préoccuper des impératifs que commandent l'art dramatique. Une année de travail.

       Au troisième je commençais  à découvrir mes limites, mon pouvoir infertile mais pas d'autorisation de repentir :
    "...Non on ne revient pas en arrière et il faut aller jusqu'à la consommation."( Acte III scène VI)., et ma solitude
    obligée pour ce travail titanesque : "...il y a de moins en moins de monde autour de moi, c'est curieux." ( Acte III scène V) .
    Avec une petite consolation d'avoir réellement vécu une illusion, celle de l'avoir eu, la lune: " elle a franchi le seuil
    de la chambre et, avec sa lenteur sûre, est arrivée jusqu'à mon lit..." (Acte III scène IV). Une année de travail.

       Au quatrième le doute, la désillusion, "...Je n'ai pas pris la voie qu'il fallait, je n'aboutis à rien. Ma liberté
    n'est pas la bonne." ( Acte IV scène XIV). Et parce que c'est la fin il est trop tard. Sept années de travail dont
    deux pour les deux dernières scènes.

        Mon ambition était de vivre le texte d'Albert Camus, sa puissance tragique démesurée qui met en évidence
    les conséquences de cet insupportable paradoxe entre cette conscience d'éternité, d'infini, de puissance, de pouvoir
    "...rien dans ce monde, ni dans l'autre, qui soit à ma mesure." ( Acte IV scène XIV) et  cet assujettissement incontournable
    à la matière finie qui nous est imposée par les lois physiques et qui aura le dernier mot..."cette logique implacable
    qui broie des vies humaines..." (Acte IV scène XIII)